Nina Childress

La représentation du corps y est toujours centrale, même lorsqu’elle est abordée de manière allusive ou abstraite. Ce n’est toutefois pas seulement le corps pour lui-même qui est évoqué, mais aussi le corps comme outil de représentation. Nina Childress travaille cette question en floutant ses images ou en repeignant « mal » ses œuvres. Elle peint des célébrités que leur chevelure identifie, tel Patrick Juvet à qui une salle entière est consacrée. Enfin, elle utilise des pigments phosphorescents et plonge certaines œuvres dans la pénombre, qui se transforment alors sous la lumière noire de lampes-torches. L’exposition au Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds propose une traversée de l’œuvre de Nina Childress sous l’angle de l’évocation du corps par une de ses parties, une partie justement particulièrement liée à la représentation de soi : la chevelure. L’artiste y applique toute la variété stylistique de sa peinture. Elle s’adosse ainsi à un pan de l’histoire de l’art du 20e siècle qui a fait de la représentation des cheveux un équivalent des drapés de la Renaissance : le lieu d’une représentation de l’artiste par son style.